Printemps 2019, Musée National de Séoul : exposition Five Hundred Arhats of Changnyeongsa : Reflection of Our Heart.
With Damien Cabanes, showing at the same time « Boxes and Flowers », galerie 604, Busan (30 avril – 22 juin 2019).
© photo Valerie Roger
© photo Valerie Roger
Introduction :
« Ever since they were discovered among the ruins of Changnyeongsa Temple in Yeongwol, Gangwon-do Province, the “Five Hundred Arhats” have delighted visitors to the National Museum of Korea (NMK) with their simple, amiable, and lifelike expressions. In Buddhism, an arhat—or “nahan” in Korean—is one who has attained enlightenment. Examining arhat sculptures from a fresh perspective, this special exhibition asks us to encounter these sacred figures as ordinary people. …the exhibition provides a poignant reminder that each and every one of us is a noble being with the potential to attain enlightenment« .
Saisissement face à l’incomparable vitalité des 500 petits portraits-statuettes, étrange assemblée exhumée du fond des âges. Ces êtres de pierre réunis au musée de Séoul, rayonnent d’une intense proximité.
Peu à peu me vient comme une évidence le rapprochement d’avec les myriades de portraits sculptées réalisés par Damien Cabanes (à mes côtés justement ce jour là) : personnification, variation des expressions, captation des attitudes et des émotions, présences, multitude et unicité.
Puis, la simplicité, l’audace et le dépouillement des solutions plastiques.
Les statuettes de l’artiste, bustes, têtes, morceaux, avaient été présentés de la même manière en assemblée, dans le cadre du prix Marcel Duchamp en 2011 à la FIAC, Paris.
© photo Valerie Roger
Nous savons que les portraits de Damien Cabanes naissent de moments intenses entre le sculpteur et ses modèles lors des séances de pose.
En ce qui concerne les statuettes cultuelles coréennes, comment ne pas s’interroger sur une paternité possible à donner à un seul artiste, quand un même regard semble naître de tous les regards ? Malgré la gamme infinie des caractères, une égale candeur émane du collectif.
© photo Valerie Roger
Dans la tradition du bouddhisme, les arhats ne sont pas des déités mais des êtres qui ont atteint l’Eveil. Ceux sont donc bel et bien des personnes ordinaires à l’encontre des buddhas ou des bodhisattvas. En Corée leur culte aurait commencé à l’époque Silla, autour du 8e siècle, culte lié aux rites funéraires et à la mémoire des vivants.
Poser sans prendre la pose, comme le suscite le travail de l’artiste, ne permet il pas à la personne de se découvrir autre, de se découvrir hors soi, parent d’une multitude ?